Pilotes Maritimes - Port de Lomé

Les pilotes maritimes sont des marins professionnels dont le rôle est de monter à bord d’un navire et d’en prendre la commande pour le guider jusqu’à son port de destination, en suivant la route la plus sûre.

 

Le pilotage maritime est un maillon essentiel dans la sécurité maritime et la prévention des accidents dans les ports.

Il consiste à porter assistance au commandant d’un navire pour le conseiller sur les manœuvres à réaliser dans les bassins portuaires, sur une voie maritime ou fluviale jugée difficile à naviguer.

 

Le pilotage maritime est un service public.  Pour entrer et sortir d’un port, un navire a l’obligation de faire appel à l’assistance d’un pilote, expert de la zone.

 

Dans le monde, la majorité des ports ont recours aux pilotes maritimes spécialisés pour guider les navires dans les voies navigables intérieures.

Une station de pilotage est toujours active. Les pilotes organisent donc un service permettant une disponibilité totale, 365 jours par an et 24 heures sur 24.

Qui sont les pilotes maritimes ?

Les pilotes maritimes sont des acteurs essentiels du mouvement des navires à l’entrée et à la sortie d’un port.

Le rôle des pilotes maritimes est tout aussi important que celui des capitaines de navire.

L’État leur confie une mission qui repose sur trois rôles phares :

  • La sécurité maritime : les pilotes sont des experts de la navigation locale, ils ont une bonne connaissance des hauts-fonds, des marées, des courants et bien sûr de la manœuvre, et ils assurent ainsi la prévention des accidents ;
  • La protection de l’environnement ;
  • La fluidité du trafic.

 

Bien que les capitaines soient experts en navigation de leur navire, ils ne connaissent pas forcément les règlements et les environnements particuliers de chaque port où leur navire fait escale.

Les capitaines ont ainsi besoin de l’expertise locale d’un pilote maritime pour s’assurer que leur navire ainsi que son équipage, ses passagers et sa cargaison suivront une route sûre et efficace vers leur prochain port d’escale.

Les pilotes sont généralement d’anciens officiers de la marine marchande titulaires d’un brevet de commandant.

Après une période de navigation de 72 mois minimum et avant l’âge de 35 ans, les candidats passent un concours spécifique pour le service du pilotage d’un port en particulier.

Chaque pilote est spécialiste d’un port défini et il ne peut intervenir que dans celui-ci. Il en connaît toutes les particularités (l’aménagement, les courants, les fonds…) ainsi que les réglementations.

Le pilote donne également des conseils nautiques à des navires transportant des matières dangereuses, sur la délimitation de zones de navigation ou encore l’évacuation des épaves. De cette manière, il contribue à un accès sûr et fluide aux ports.

Les compétences d’un pilote maritime

 

  • Connaître les particularités de son secteur maritime (force et effets des courants, obstacles de toutes sortes, etc.)
  • Maîtriser la réglementation nautique
  • Posséder des connaissances poussées en hydrographie
  • Pouvoir utiliser des radars de navigation, des systèmes de positionnement modernes
  • Comprendre et parler l’anglais (vocabulaire propre à la navigation)
  • Procéder aux manœuvres d’amarrage et de largage, de mise en fonctionnement et de conduite du bateau
  • Respecter la réglementation de la navigation maritime, la réglementation portuaire, les règles de sécurité à bord des navires

Quand est-ce qu’un pilote maritime intervient ?

 

Le travail du pilote maritime commence lorsque le navire prévient le port de son arrivée ou de son départ.

 

Les délais d’intervention des pilotes sont déterminés par la réglementation locale du service et mentionnés dans les instructions nautiques.

Le commandant du navire prévient son agent/consignataire (armateur), les autorités portuaires et la station de pilotage.

Les navires sont servis dans leur ordre d’arrivée sauf priorités particulières déterminées par les autorités portuaires. 

 

Il existe des zones d’attente : c’est un périmètre dans lequel les navires patientent au mouillage avant d’être pris en charge.

Le point d’embarquement ou de débarquement du pilote maritime est en général fixé entre 5 et 10 milles au large. 

Un sigle distinctif, losange rouge entouré d’un cercle rouge, permet de repérer ce point sur les cartes marines.

Au minimum une heure avant d’arriver au point d’embarquement, le commandant doit signaler par VHF (radio) son arrivée imminente.

 

Avec l’arrivée de navires toujours plus grands, les pilotes doivent faire preuve d’une capacité de manœuvre toujours plus fine dans des infrastructures portuaires qui, elles, ne s’élargissent pas.

Ils doivent aussi maîtriser les paramètres propres au navire sur lequel il embarque.

Si les conditions atmosphériques ne permettent pas leur transfert à bord, ils pratiquent un « pilotage à distance ».

Dans ce cas bien précis, les pilotes maritimes guident les capitaines grâce aux images radar et à la radiocommunication.

 

Opération de Pilotage Pilotes Maritimes Port de Lomé.

 

 

 

Déroulement des opérations de pilotage maritime

 

Le commandant garde le commandement de son navire. Le pilote n’a qu’un rôle de conseil.

 

Le pilote donne les instructions nécessaires de route, de barre et de machine pour la conduite du navire.

 

Ses instructions peuvent être de tout ordre :

 

  • la route, à emprunter,
  • la vitesse de navigation,
  • les éventuelles difficultés rencontrées (bas-fonds, hauts-fonds, courants, récifs, autres bateaux à proximité, etc.),
  • les manœuvres à effectuer (approche, accostage, appareillage, remorquage), etc.

 

Ces instructions sont exécutées avec l’accord tacite du commandant qui a préalablement approuvé les modalités de l’opération présentées par le pilote.

 

Le pilote peut se faire aider dans son travail par des remorqueurs ou une équipe de lamanage. Il est transporté à bord des navires par un bateau pilote (ou pilotine), mais aussi quelquefois par hélicoptère.

 

Grâce au pilote, le capitaine va ainsi pouvoir manœuvrer son navire en toute sécurité.

 

Lorsqu’un navire fréquente de manière régulière le même port, les commandants peuvent obtenir une licence de « capitaine pilote » sous réserve d’avoir effectué un certain nombre de mouvements avec un pilote à bord et de revenir avec une périodicité suffisante.

 

Dans ce cas, le navire n’est pas dispensé de rémunérer la station de pilotage, mais paye une redevance réduite.

 

L’emplacement des navires dans le port

 

C’est l’autorité portuaire qui décide de l’emplacement accordé au navire en fonction de sa cargaison et de sa taille. On accède ainsi à des terminaux spécifiques : terminal agro-alimentaire, terminal conteneurs, terminal pétrolier…

 

Le stationnement peut être très précis. Par exemple, un pétrolier devra être placé en fonction des manifolds (tuyaux) prévus pour le déchargement de sa cargaison.

 

Les remorqueurs sont souvent nécessaires, car ils apportent de la puissance de traction pour faire pivoter le navire lors de la mise à quai ou du départ.

 

Le recours au service du remorquage (non obligatoire) est généralement conseillé par le pilote.

 

Le coût des opérations de pilotage maritime

 

Le coût du pilotage maritime varie d’un port à un autre, mais fonctionne généralement sur le principe de l’« utilisateur payeur ».

 

L’armateur paie suivant une tarification fixée par l’administration en fonction du volume des navires (plus le navire est imposant, plus le pilotage sera complexe et plus on paiera cher).

 

Les recettes de la station varient selon le nombre d’opérations effectuées.

 

Elles lui permettent de financer son matériel et de rémunérer son personnel et ses pilotes.

 

Les rémunérations des pilotes sont mises en commun et le règlement local détermine les conditions de partage entre les pilotes. Leurs salaires sont généralement supérieurs à ceux de la majorité des commandants.

 

Le matériel d’une station de pilotage maritime

 

Chaque station dispose de son propre matériel déterminé par arrêté préfectoral en fonction du trafic du port et des types de navires qui y font escale.

 

Les stations utilisent des vedettes appelées « pilotines » qui emmènent les pilotes sur le navire au large jusqu’à l’échelle lui permettant de monter à bord. Certaines stations utilisent également des hélicoptères pour la mise à bord.

 

Sources :

Pilotes Maritimes de Nouvelle-Calédonie : http://www.pilotage-maritime.nc/downloads/Qu-est-qu-un-pilote.pdf

Clear Seas : https://clearseas.org/fr/blogue/quest-ce-que-le-pilotage-maritime/

L’Antenne : https://www.lantenne.com/Le-pilote-maritime_a14030.html

Le SIEP : https://metiers.siep.be/metier/pilote-navires/